Vous commencez peut-être à me connaitre, en plus de mon activité de business coach, je suis ce que l’on appelle un « hardcore gamer » … Autrement dit, j’aime (beaucoup) jouer.
Partisan du credo selon lequel on peut toujours allier l’utile à l’agréable, c’est tout naturellement que j’ai décidé de vous parler des rouages du business des jeux vidéo. Je pense qu’en tant qu’entrepreneur (ou simple curieux) connaitre son fonctionnement peut s’avérer extrêmement enrichissant, et peut même se convertir en source d’inspiration.
En effet, au niveau marketing, les développeurs et les studios ont imaginé des stratégies inédites et surtout, très efficaces !
Bon, traiter le sujet dans son intégralité est une tâche colossale à laquelle je ne prétends pas m’attaquer. Je publierai peut-être des articles ou des vidéos complémentaires, mais pour l’instant, nous allons voir dans les grandes lignes comment fonctionne ce fameux (et juteux !) business du jeu vidéo.
L’évolution des jeux vidéo : de Pong à Fortnite
Au-delà des milliards de dollars générés par les développeurs et les studios de jeux vidéo, je trouve que l’un des aspects les plus remarquables de cette industrie, c’est son évolution.
Ou, plus exactement, l’évolution de notre rapport aux jeux vidéo.
De « Pong » développé par Atari dans les années 70 aux milliers de licences disponibles sur smartphone, en passant par les consoles qui ont envahi nos salons, le marché des jeux vidéo n’a eu de cesse de se développer.
Aujourd’hui, ils font partie du quotidien de la grande majorité d’entre nous. Les petits comme les grands (et même les seniors !) ont systématiquement au moins un jeu d’installé sur leur téléphone.
C’est simple, en moins de 50 ans, les jeux vidéo ont littéralement envahi nos vies.
Les jeux d’arcade, quand on s’amusait simplement …
Imaginez un peu le panorama : nous sommes dans les années 70. La télévision est populaire depuis une vingtaine d’années, mais les ordinateurs ne sont pas encore sortis des sphères militaires et scientifiques. Et pourtant, certains sont déjà accros au joystick !
C’est (la belle) époque où l’on se retrouvait dans les salles d’arcades ou dans les bars autour d’une machine de jeu. À ce moment-là, c’est le début de l’âge d’or d’entreprises comme Midway (créateur du Flipper et de Space Invaders), ou encore d’Atari, entreprise française (Américaine à cette époque) considérée comme pionner des jeux vidéo (Pong, Asteroids, Tempest).
Dans les années 80, c’est l’arrivée des écrans couleur. Une petite révolution marquée par la création du célèbre jeu Pac-Man édité par Namco. Dans le même temps, on voit apparaitre un nouveau genre de jeux vidéo, les jeux de plateforme.
En 1981, Nintendo se démarque avec la création d’un jeu iconique : Donkey Kong, lequel donnera pied au lancement du plus célèbre des plombiers, Mario bien sûr.
Années 90 : les jeux s’installent doucement dans nos quotidiens
Bien entendu, l’évolution des jeux vidéo est intrinsèquement liée à celle de la technologie. Et s’il y a bien un moment où elle a fait un pas de géant, c’est dans les années 90 :
- Entre 1989 et 2000, le nombre de foyers équipés d’un ordinateur passe de 100.000 à … 368 millions. C’est le début des toutes premières « Lan Parties », puis des premiers jeux en réseau avec la démocratisation d’internet ;
- C’est aussi à cette époque-là que Nintendo sort sa célèbre Game Boy. Dorénavant, le gamer peut emporter ses titres préférés partout avec lui ;
- Dans le même temps, les premières consoles de jeu, lancées dans les années 80, deviennent peu à peu aussi populaires que la télévision. En France, le chiffre d’affaires généré sur le marché du jeu vidéo augmente de 240% en 1992.
Bref, c’est l’époque de Mario, du Tétris, des Pokémons et autres jeux qui ont marqué l’enfance de la génération Y.
Le passage à l’an 2000 : début d’un âge d’or qui n’en finit plus
Fin des années 90, la rentabilité du business des jeux vidéo est assurée. Avec la démocratisation d’internet dans les années 2000, on assiste à véritable boom, mais aussi à un changement de paradigme.
C’est sans doute à partir de ce moment-là que l’univers des jeux vidéo s’ouvre réellement sur le monde. Les passionnés de technologies et les grands enfants ne sont plus les seules cibles des studios. On vise plus largement quiconque ne supporte pas de s’ennuyer…
À l’instar des Sims ou de Second Life, on voit notamment apparaitre des jeux vidéo où « jouer » est presque secondaire. Le jeu vidéo devient doucement un moyen facile de s’évader et de vivre en pixel ce que le réel ne peut offrir. D’ailleurs, le succès des jeux tels que GTA, et de ceux de type Gran Tourismo, en est la preuve.
Un sentiment d’évasion, et la sensation de pouvoir vivre une vie parallèle, exacerbés par le nombre croissant de jeux types MMORPG (jeu de rôle en ligne massivement multijoueur). À l’image de l’emblématique Word of Warcraft (qui eut compté plus de 7,4 millions d’utilisateurs) ou, plus récemment, Fortnite, le jeu vidéo s’est fait une place sur tous les ordinateurs, toutes les smart TV et sur tous les smartphones.
Et avec les progrès technologiques, notamment en matière de définition, de stockage de données, de vitesse de connexion, sans oublier la réalité augmentée… Imaginez bien que le business du jeu vidéo a de très beaux jours devant lui !
Le jeu vidéo online : tremplin d’un business toujours plus lucratif !
Vous l’aurez compris, depuis son existence, le jeu vidéo n’est plus uniquement un moyen d’évasion ludique, c’est aussi un moyen d’accomplissement, voire de réalisation de soi. Et c’est d’autant plus vrai avec les évènements E-sports organisés !
Mais derrière tout ça, il y a surtout un business très, très lucratif.
En effet, l’industrie des jeux vidéo est l’une des plus rentables de la planète. Avec plus de 165 milliards de dollars générés en 2020, c’est bien plus que l’industrie du cinéma (100 milliards de dollars en 2018).
Un business florissant qui a pris son envol avec l’apparition des jeux online. Comme nous allons le voir, les business model développés par les studios et les développeurs sont toujours plus ingénieux et surtout, toujours plus efficaces …
Les abonnements payants
Avec internet, notre façon de jouer a complètement changé. Il ne s’agissait plus de se mesurer à l’ami(e) assise à côté de nous, mais d’entrer en compétition avec le reste de la planète. Avec le lancement du célèbre jeu de tir à la troisième personne « Halo », les développeurs ont très vite compris que ce format allait rapidement prédominer sur les autres.
C’est ainsi que Microsoft et PlayStation ont eu l’idée d’adapter leur console à cette nouvelle vague de joueurs et de proposer un abonnement mensuel donnant accès à un catalogue de jeux online.
Le Xbox Live et le PSN live rencontrent, aujourd’hui encore, un énorme succès, mais avec le développement de jeux sur smartphone, certains développeurs ont opté pour d’autres stratégies …
Les DLC
Les Downloadable Content sont des contenus additionnels payants. Et comme vous le savez peut-être, il en existe de toutes le sortes :
- Il peut s’agir d’un objet comme un skin ou une arme ;
- D’une capacité ou d’un pouvoir, et dans ce cas, on parle de « pay to win », car cela constitue un avantage sur les autres joueurs ;
- Et parfois, un niveau tout entier est proposé sous forme de DLC.
Ce système de tarification fait l’objet de controverses au sein de la communauté de gamers, notamment lorsqu’il faut s’acquitter d’un DLC pour terminer un jeu pour un coût supérieur au prix d’achat du jeu initial…
Mais, à l’instar du succès de Fortnite qui combine habilement le « free to play » avec le système de DLC, force est de constater que ce business model est rentable ! Pour information, certains skins de Fortnite se vendent (et s’achètent) pour plus d’un millier d’euros …
Les case opening
Encore plus lucratif que le DLC, il y a les packs aléatoires, un système de tarification apparu pour la première fois sur Counter Strike. Concrètement, les joueurs achètent des caisses dont le contenu est aléatoire en espérant tomber sur un objet plus ou moins rare, voire inédit.
Le prix de ces fameuses caisses va de 1 euro à … plusieurs centaines d’euros. Mais le plus impressionnant, ce sont les marketplace où se revendent ces fameux objets. Certains sont vendus et acquis à prix d’or, dépassant la dizaine de milliers d’euros (oui !).
Le business des jeux vidéo … ça concerne aussi les gamers !
Vous le savez tout autant que moi, le business des jeux vidéo ne profite pas uniquement aux développeurs. En effet, certains gamers tirent, eux aussi, leur épingle du jeu.
C’est par exemple le cas :
- Des Youtubeurs qui se filment en train de jouer ou de tester un nouveau jeu. Ils perçoivent un revenu plus ou moins confortable grâce à la publicité, à un placement de produit ou même grâce aux dons de la part des viewers ;
- Des « Gold Farmers », qui se consacrent à faire évoluer un personnage ou un compte joueur à son maximum pour ensuite le revendre à prix d’or aux joueurs les moins patients. À titre d’exemple, certains comptes World of Warcraft se vendent à plusieurs milliers d’euros ;
- Des joueurs qui créent des plateformes sur lesquelles il est possible d’acheter des crédits de jeu avec de l’argent réel ;
- Enfin, si vous avez un œil sur le business de la cryptomonaie, alors vous avez sans doute entendu parler des NFTs dans les jeux vidéo et du profit dégagés par certains gamers !
Bon… On pourrait encore écrire des tas de lignes au sujet du business des jeux vidéo. On pourrait aborder le thème des films/séries inspirés de certains titres (Tombe Rider, Assassin’s Creed, Resident Evil, Pokemon,etc.). Ou encore, s’attarder sur le phénomène du E-sport … Dans un prochain article, peut-être !
En attendant, portez-vous bien, à bientôt !